Tokyo 東京

Ici, tout est question de focus!

Métro au plan compliqué, fils électriques et immeubles gris…odeur de cerisiers, douceur dans l’air et lumières  nocturnes acidulées? Le charme de la ville réside  pour nous dans cette ambiance où les contrastes se juxtaposent, se mélangent parfois , pour s’accorder finalement dans une harmonie toute japonaise.

Même la plus banale des rues recèle toujours une touche de charme caché, il faut juste adapter sa mise au point! Notre premier exemple s’illustre avec l’appartement  d’Hisaki loué pour notre séjour tokyoïte. De l’extérieur, la première impression fait plutôt penser à un garage donnant sur une route nationale, et pourtant l’intérieur s’avère très cosy, avec tatamis, tapis chauffant,  bandes de  velours  changeables sur les toilettes, lit ultra douillet, le tout dans une déco design.

Nous faisons quelques emplettes à l’épicerie 7-Eleven de notre quartier, où l’on trouve de quoi se faire un petit déj’ occidental (je vous arrête tout de suite, on est curieux mais le petit déjeuner japonais, c’est vraiment pas possible, on vous en reparlera) et de bons petits plats tout prêts pas chers et appétissants, tels que la soupe de gyoza (raviolis) ou le tonkatsu (escalope panée). Le vendeur nous reconnaît dès notre 2e passage, en même temps on ne passe pas inaperçus, et nous aide à décrypter le contenu des bouteilles de lait avant d’offrir une petite voiture à Nino.

Deux bonnes nouvelles pour le début du séjour: il fait frais ( après 5 semaines de moiteur tropicale, ça fait du bien), et on est en pleine période des sakura (cerisiers en fleurs), Manue et tous les japonais adorent ça! Ici il y a même une météo spéciale bourgeon de cerisiers.

Pour notre premier jour , on part sous un soleil printanier dans le quartier de Ueno pour le Hanami, c’est-à-dire la contemplation des cerisiers en fleurs (oui, il y a aussi un mot pour ça). Le parc où nous nous rendons est bondé mais le spectacle au rendez vous. Devant nous, un nuage de fleurs blanches s’étale entre ciel et terre, au-dessus d’un parterre noir de monde composé d’autant de japonais en RTT spécial sakura que de touristes venus comme nous admirer la scène. Il y a foule, des employés attendent depuis des heures déjà que leurs collègues ou leurs supérieurs viennent s’asseoir sur les bâches bleues qu’ils réservent depuis l’aube, les perches à selfies barrent un peu l’horizon… Mais ces fleurs sont si délicates et leur masse si impressionnante qu’on est saisi d’émotion! C’est toujours un peu pareil lorsqu’on voit en vrai ce qu’on admire de loin ou depuis longtemps. On éprouve aussi un plaisir particulier à partager cela avec toutes ces autres personnes. La foule s’exclame gaiement à la moindre rafale de vent faisant s’envoler les pétales de fleurs, et nous avec!

Nous continuons notre balade en remontant vers le quartier de Yanaka et nous retrouvons dans un écrin de sérénité en traversant l’avenue du cimetière, lui aussi  assailli par les branchages fleuris. On croirait presque qu’il neige…

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sakura @ Yanaka

Plus tard, on regagne un quartier commerçant où on discute un bon moment avec une vendeuse qui nous indique des petites ruelles pleines de chats et de charme. Première pause toboggan pour Nino pendant que nous récupérons des 24h de trajet en regardant les cerisiers par en-dessous.

Changement d’ambiance le lendemain avec une pluie battante. On s’équipe donc du combo imperméable/parapluie transparent pour aller visiter les quartiers de Shibuya et Harajuku, principalement dédiés au shopping. Quentin est trempé le temps de fermer le rideau métallique et 100 m plus loin, les chaussures de Manue sont remplies d’eau. Et ça va durer 7h. Ici encore, le pire côtoie le meilleur.  On a déjà du mal à trouver la sortie du métro tellement il y a de monde dans cet espace démesuré. On débarque enfin sur le carrefour où des centaines de parapluies traversent en tous sens les avenues de néons, dans un mouvement ultra précis.

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Carrefour de Shibuya

D’une rue à l’autre, on croise le chemin de manga girls aux couleurs flashy et des hipsters nippons ultra stylés.

Après un centre commercial banal, on se retrouve dans des petites rues piétonnes branchées et agréables où l’on visite une galerie rigolote, la Design festa.

Un peu plus loin, on accède au majestueux Meiji Jingu, le plus grand temple shintoïste du Japon, par une rue remplie de boutiques de vêtement gothiques, cosplay ou lolita ! Après une journée passée dans l’agitation des rues commerçantes, on goûte avec plaisir la magie du lieu à l’heure de la fermeture. La lumière de fin de journée se mélange à l’ombre, et la forêt géante tout autour est intensément apaisante.

Au matin du troisième jour, on fait une jolie découverte: le petit parc du coin de notre rue  est désormais recouvert d’un tapis de pétales déposés par la pluie de la veille. On attaque donc la journée par une séance photo, pendant que des mamies balayent quelques pétales à leurs pieds alors qu’il y en a des millions d’autres  derrière elles. Il y a aussi des papis  qui jouent à la pétanque dans ce coin du monde.

On enchaîne avec la visite du Senso-ji, temple bouddhiste du quartier typique d’Asakusa où l’on croise des jeunes filles en kimonos faisant des selfies et des couples promenant leur chien adoré en poussette (si, si, le même genre de modèle que pour enfant, comme nous avec Nino). Un gentil officier de police posté devant son koban, ou commissariat de quartier, salue Nino d’un « bonne short! » pour lui dire bonjour. On commence aussi notre petite tournée gastronomique…A notre grande surprise, Nino mange de tout et plus c’est bizarre, plus il veut goûter!

Petit passage à Akihabara pour apercevoir quelques otaku le long d’une avenue dédiée aux jeux vidéo, aux dessins animés et aux fils électriques…bref, le centre de la culture geek!

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Ensuite, nous retrouvons Tonton Dominic, l’oncle de Manue rebaptisé Papi Tonton par Nino, dans le joli jardin Koishikawa korakuen. C’est drôle de se voir ici! Et c’est chouette pour Manue qui avait découvert le Japon à travers les poupées et les origamis que lui avaient ramenés Dominic et Fabienne lorsqu’ils vivaient ici au début des années 90.

Il nous emmène ensuite à Ginza, quartier des grands magasins haut de gamme où le raffinement japonais prend des allures de chic parisien, dans le décor du film  Lost in translation. On fait nos courses dans une immense épicerie fine en sous-sol où l’on peut trouver des milliers de choses appétissantes: légumes dans leur emballage unique, boeuf de Kobe, mangue à 15 euros pièce, mais aussi , vous l’aurez deviné , des produit effrayants comme des chenilles énormes ou de l’huitre fumée (que j’ai goûtée, je ne sais  toujours pas pourquoi). Au menu pour nous: sushis, tempuras et ramen dont nous nous régalons ensemble dans notre petit appartement.

Pour notre dernière matinée, on se lève tôt et on tente d’aller voir une écurie de sumos mais, manque de chance, pas d’entraînement ce jour là. On n’apercevra qu’un chonmage (leur fameuse coupe de cheveux) passer derrière les carreaux d’une fenêtre. On se rabat sur un parc juste à côté pour laisser Nino travailler son japonais avec les enfants du quartier. On est samedi matin, il fait bon et on achète des fraises. C’est le printemps à Tokyo!

 

 

 

Le meilleur pour la fin, Quentin au Japon:

 

 

 

 

12 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. clech dit :

    On compatit pour le petit déjeuner japonais .. (le pire que l’on connaisse avec le fafaru de Tahiti et le Soumbala du Burkina Faso) et on vous envie pour les cerisiers 🙂 !!!! Profitez bien du reste de votre périple et prenez soin de vous +++ !
    Muriel & Alain (Hélas rentrés de Tahiti Iti + Mooréa)

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    1. quentinmanue dit :

      Oh oui dis donc, le soumbala, ça n’a pas l’air évident non plus ! Pour nous ce matin, c’était tartines au beurre! Nous venons d’arriver dans une maison pour un mois et on triche le matin… Merci pour votre petit mot, et on vous souhaite un beau printemps au Havre, avec des pommiers bien fleuris ;).

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  2. Glad dit :

    BEAU BEAU BEAU!!!! Larmichettes en voyant tout ça….Profitez encore bien de ce pays! Merci pour le partage!! des bises!

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    1. quentinmanue dit :

      Merci à toi, Gladys, la plus active de nos commentatrices! 😉

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  3. FERNAND et MONIQUE dit :

    Bravo pour vos belles photos.Nous suivons votre périple avec joie.Continuez à bien en profiter.Bisous.

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    1. quentinmanue dit :

      Merci pour votre message! J’espère que vous êtes en pleine forme et vous embrasse. A bientôt en Normandie, nous faisons juste un petit détour par l’Equateur avant…

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  4. Jean Tence dit :

    Je suis émerveillé… Je ne sais par quels mots je pourrais traduire mon émotion. Vous manifestez un tel bonheur !… Cueillez, cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie …. disait un poète de la Renaissance dont je n’ai nul besoin de vous rappeler le nom. Comme il avait raison.
    Je vous embrasse tous les trois très affectueusement. Papy Jean

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    1. quentinmanue dit :

      Merci Papi! Oui, nous n’aurons pas appris ce poème pour rien quelques années auparavant…On cueille, on cueille!! gros bisous

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  5. anne dit :

    Merci une fois de plus ,mais ce dernier reportage nous rappelle de merveilleux souvenirs et nous avons ressorti nos albums qui datent de 1993 (Eh! oui déjà) Nous constatons que certaines choses paraissent immuables:le calme apaisant des parcs,le contraste buildings petites rues ,le méli-mélo des fils électriques,la vie autour des temples etc……etc…..
    Ptofitez bien .Grosses bises

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    1. quentinmanue dit :

      Il se pourrait bien que le Japon n’ait pas pris une ride depuis votre venue…un peu comme vous 😉 ! Bisous

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  6. GUILLAUME dit :

    On vous suit aussi et on vous envie surtout !!! des grosses bises de Guillaume et Nelly

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    1. quentinmanue dit :

      Nice! on aura quelques petits trucs à vous raconter lors de notre prochain apéro 😉 on vous espère bien en forme, gros bisous à tous les 2!

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